La fistule artério veineuse
Pour accéder à un débit sanguin suffisant, on utilise une fistule artério veineuse.
Elle est créée chirurgicalement en connectant une artère et une veine du bras, sous anesthésie générale ou locorégionale. Le débit de la veine (superficielle, donc facilement accessible) et son calibre augmentent alors, ce qui permet de la piquer avec les deux aiguilles de dialyse, à chaque séance.
Il faut habituellement au moins six semaines à la fistule pour se développer avant de pouvoir l’utiliser pour la dialyse. Pour cette raison, sa création doit être faite à l’avance, dès lors que la personne a fait le choix de l’hémodialyse. Une fistule dure en général plusieurs années.
Vivre avec une fistule
La fistule nécessite quelques précautions de façon à ne pas mettre en jeu sa longévité, par exemple éviter toute prise de sang ou pose de garrot (par exemple pour une mesure de tension artérielle) ou pression quelconque sur le bras qui en est porteur, ne pas porter de bijoux (bracelet, montre…) qui pourrait entraver le débit sanguin, (ne pas porter d’objets lourds). Il est important de la protéger lors de certaines activités pour éviter tout choc, tout saignement ou infection.
Douleur liée aux ponctions
Les aiguilles de dialyse sont de gros calibre et la douleur occasionnée par les deux ponctions de la fistule à chaque séance est souvent redoutée. Elle peut être atténuée par l’application une heure avant les piqures d’une pommade anesthésiante ou de patchs.
Deux techniques de ponctions existent : celle du trou bouton consiste à ponctionner la veine toujours dans le même orifice ( à l’image d’un piercing) ce qui crée un petit tunnel entre la peau et la veine. A terme, la douleur à la ponction s’atténue et la veine reste plate. Le risque de complications est diminué. La technique de ponctions dans des orifices différents à chaque séance développe la veine de manière plus importante.
Conséquences esthétiques
La fistule peut se développer de manière importante et devenir très visible, voire disgracieuse.
A plus ou moins long terme, des anévrismes déforment souvent la fistule et la surface du bras. Ces conséquences esthétiques peuvent devenir gênantes ou douloureuses. On peut avoir le souci d’en masquer l’apparence. Des interventions chirurgicales sont parfois possibles pour améliorer l’aspect du bras.
Il est possible de refermer la fistule après une transplantation rénale réussie, mais cela doit être discuté au cas par cas. Seules les cicatrices (de la ou des interventions, parfois des ponctions répétées) restent alors apparentes.
Complications possibles
Des problèmes de sténose (rétrécissement en un point de la veine ou de l’artère) peuvent parfois empêcher le bon fonctionnement de la fistule, voire même provoquer la formation d’un caillot. De nouvelles interventions chirurgicales sont parfois nécessaires.
Le cathéter d’hémodialyse
Il est aussi possible, le plus souvent de manière temporaire, en cas d’urgence de dialyse ou de défaillance de l’abord vasculaire, d’avoir recours à un cathéter de dialyse pour accéder au sang. Il s’agit d’un tube creux et flexible, introduit sous anesthésie locale par la veine jugulaire, tunnelisé, qui émerge sur la poitrine. Le cathéter peut parfois être utilisé de manière définitive, par exemple s’il est impossible de réaliser une fistule ou s’il existe une contre-indication médicale (insuffisance cardiaque). Il peut également être placé de manière temporaire dans la veine fémorale, en haut de la cuisse.
L’usage d’un cathéter expose à un risque d’infection. Il dure en général moins longtemps qu’une fistule et doit souvent être remplacé au bout de quelques mois. En dehors de situations très particulières (greffe programmée, grand âge), il faut toujours privilégier la création d’une fistule pour réaliser la dialyse.